Bitcoin après le 10 octobre : simple correction… ou début du vrai bear market ?

Le 10 octobre, le marché crypto a pris une claque historique.
Liquidations en cascade, sorties record des ETF Bitcoin, panique sur X, rumeurs autour de MicroStrategy et de JP Morgan…

Depuis, une question revient partout :

Sommes-nous déjà en bear market, ou dans une énorme phase de digestion avant la prochaine jambe haussière ?

Dans ce dossier, on met tout à plat : ETF, dérivés, stablecoins, macro, MSCI… et surtout ce que ça implique pour ton allocation en cryptomonnaies.

1. Le krach du 10 octobre : ce qui s’est VRAIMENT passé

Officiellement, il ne s’est « rien » passé ce jour-là :

  • pas de faillite majeure,

  • pas d’annonce choc de la Fed,

  • pas de “China ban” 2.0.

Et pourtant, on a eu une des plus grosses vagues de liquidations de l’histoire de Bitcoin.

En coulisse, trois éléments se superposent :

  1. Un marché ultra-levier

    • Funding massivement positif,

    • positions longues surdimensionnées sur les perpétuels,

    • le moindre coup de vent macro pouvait tout faire basculer.

  2. Une note explosive de MSCI

    • MSCI a annoncé réfléchir à exclure de certains de ses indices les sociétés dont plus de 50 % des actifs sont des cryptos de trésorerie (comme Strategy / MicroStrategy).

    • Pour les fonds indiciels, cela signifie une chose : ventes forcées le jour où la décision serait appliquée (2026)… le marché, lui, n’a pas attendu 2026 pour commencer à pricer ce risque.

  3. Une vague de ventes sur les ETF Bitcoin spot US

    • Plusieurs semaines d’affilée avec des outflows massifs,

    • certains jours à plus de 9 000 BTC de sorties nettes,

    • de quoi ajouter une pression vendeuse mécanique sur le marché spot.

Résultat :
BTC a décroché, les stops ont sauté, les longues surlevier ont été massacrées… et le Fear & Greed Index est passé en « extrême peur » pendant deux semaines consécutives.

2. ETF Bitcoin : fin de la saignée, début de la convalescence

Bonne nouvelle : les chiffres les plus récents montrent que la saignée ralentit.

Sur les derniers jours, on observe :

  • après la série rouge (–8k, –4,6k, –9,9k BTC…),

  • des journées enfin positives :

    • +2,75k BTC,

    • puis +1,46k BTC (soit plus de 120 M$ d’entrées nettes).

Ça ne gomme pas le massacre de novembre, mais ça change tout pour la suite :

  • on n’est plus dans un scénario « tout le monde sort en courant »,

  • on entre dans une phase où certains gérants reviennent à l’achat sur ces niveaux de prix.

- Concrètement : les ETF ne tirent plus le marché vers le bas avec la même violence.
La pression existe encore… mais on n’est plus en mode capitulation automatique.

3. Dérivés : un terrain parfait pour un short squeeze

Du côté des produits dérivés, les voyants passent doucement de « rouge vif » à « orange » :

  • Open interest autour de 130 Md$, en légère hausse : le levier revient, mais sans excès.

  • Liquidations en forte baisse sur 24 h : les carnages à plusieurs milliards se calment.

  • RSI moyen proche de 50 : le marché n’est ni survendu ni en euphorie.

  • Altcoin Season Index neutre (≈ 41) : pas de rotation violente vers les altcoins, pas de domination totale de Bitcoin.

Et surtout :

  • le funding agrégé repasse négatif → il y a désormais plus de shorts que de longs,

  • malgré cela, le cours tient dans une zone 80–88 k.

C’est exactement le genre de configuration qui prépare :

  • soit un range long et ennuyeux,

  • soit un short squeeze violent si un catalyseur haussier arrive (bon chiffre macro, annonce rassurante sur MSCI, rotation des ETF, etc.).

4. MSCI, Strategy (MicroStrategy) et JP Morgan : le risque systémique… et le storytelling

Là où le marché a eu raison de s’inquiéter :

  • MSCI envisage bel et bien d’exclure des indices les boîtes dont l’essentiel de l’actif est du Bitcoin de trésorerie.

  • Strategy (ex-MicroStrategy) est dans la ligne de mire, et les fonds indiciels seront contraints de vendre si la décision est validée.

  • JP Morgan a ajouté une couche avec un rapport très baissier sur le titre, en insistant sur ce risque d’exclusion.

Ce que ça ne veut PAS dire :

  • que JP Morgan est au bord de la faillite,

  • qu’une position short sur MSTR peut « faire sauter la banque » à elle seule,

  • qu’il y a complot pour faire couler le système.

En revanche, il faut être lucide :

  • ce type de note, publié au moment où le titre est déjà affaibli,

  • renforce la panique,

  • donne aux grandes banques l’occasion de racheter plus bas,

  • et alimente ce sentiment que « les institutions jouent toujours avec quelques coups d’avance ».

5. Stablecoins : quand la peur crypto finance la dette américaine

Chaque fois qu’un investisseur vend du BTC pour se réfugier en USDT ou USDC, il fait en réalité deux choses :

  1. Il sort du risque crypto à court terme.

  2. Il contribue, indirectement, à acheter de la dette américaine, via les bons du Trésor qui servent de collatéral à ces stablecoins.

La BCE elle-même tire la sonnette d’alarme :

  • risque de siphonnage des dépôts bancaires de la zone euro,

  • danger d’un run massif sur les stablecoins qui obligerait à vendre brutalement des Treasuries,

  • possible choc obligataire avec répercussions sur tout le système financier.

Est-ce que la baisse de Bitcoin est volontairement orchestrée pour drainer plus d’épargne vers la dette US via les stablecoins ?
- Impossible à prouver.
Mais une chose est certaine : les flux stables ↔ BTC sont devenus un enjeu macro, pas seulement un détail de DeFi.

6. Pendant ce temps, Wall Street regarde déjà 2026

Alors que la crypto oscille entre peur et théorie du complot, les grandes maisons de Wall Street ont la tête à… 2026.

  • Morgan Stanley vise désormais un S&P 500 à 7 800 points sur 12 mois,

  • plusieurs grandes banques évoquent un scénario IA + baisse de taux qui porterait les actions US sur de nouveaux sommets.

Le dernier PPI US (prix à la production) montre un reflux de la pression inflationniste : un environnement compatible avec un assouplissement monétaire progressif.

Historiquement :

  • quand les actions US montent sur fond de politique monétaire plus douce,

  • Bitcoin finit rarement en tendance baissière durable.

Ce décalage entre :

  • le discours ultra-bear dominant sur les réseaux crypto,

  • et les scénarios très optimistes des grandes banques sur 2026,

est exactement le genre de configuration qui offre les meilleures opportunités à long terme… à condition de ne pas confondre horizon d’investissement et trading intraday.

7. 3 scénarios pour Bitcoin : comment se positionner sans se brûler

À partir de toutes ces données, on peut simplifier en 3 scénarios crédibles.

1. Range prolongé 74–92 k (scénario central)

  • Les ETF alternent jours rouges / verts,

  • les dérivés se normalisent,

  • BTC oscille entre support majeur ~74 k et zone de résistance 90–92 k.

- C’est le scénario que je trouve le plus cohérent aujourd’hui :
un marché ni bull, ni bear, mais idéal pour :

  • accumuler progressivement,

  • éviter le levier,

  • préparer la prochaine vraie jambe de tendance.

2. Break sous 74 k : le vrai bear market s’installe

  • Nouvelle vague de ventes forcées, choc macro, stress régulatoire…

  • Cassure nette des 74 k en clôture.

Dans ce cas :

  • les projections techniques vers 40–30 k (Elliott, Fibonacci, etc.) redeviennent sérieusement sur la table,

  • ma priorité n’est plus de « chasser le bottom », mais de protéger le capital, alléger le risque, garder du cash/stables pour plus tard.

3. Reprise graduelle vers 100–120 k : la thèse du « super-cycle institutionnel »

  • Les ETF repassent durablement en inflows,

  • le Nasdaq et le S&P enchaînent les plus hauts sur fond de méga-cycle IA,

  • MSCI clarifie son cadre de façon moins punitive que redouté.

Bitcoin remonte alors :

  • d’abord vers 92 k,

  • puis teste les 100–120 k dans un mouvement moins vertical qu’en début de cycle, mais porté par la demande institutionnelle.

8. Comment j’exploite cette phase pour mon portefeuille ?

Ce dossier n’est pas un conseil, il me permet de dégager quelques principes simples pour les mois qui viennent :

  1. Accepter l’incertitude

    • Personne ne sait encore si nous sommes dans le début d’un bear market ou dans une énorme phase de respiration.

    • Par contre, on sait que le marché n’est plus en euphorie : le rapport risque / rendement est déjà nettement meilleur qu’au sommet à 150 k.

  2. Gérer l’exposition, pas deviner le prochain tick

    • Limiter ou éviter le levier,

    • fractionner les entrées (DCA par paliers),

    • prévoir à l’avance ce que tu fais si 74 k casse… ou si 100 k est reconquis.

  3. Regarder plus loin que le bruit quotidien

    • Stablecoins, dette US, MSCI, ETF, IA, décisions de la Fed : tout cela redessine le paysage du marché crypto pour 2026 et après.

    • Ceux qui s’y intéressent maintenant auront un avantage clair sur les prochains cycles.

Envie d’aller plus loin ?


inscris-toi à la newsletter : c’est gratuit, sans spam.


⚠️ Avertissement important

Les informations présentées dans cet article ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation d’achat ou de vente, ni une incitation à investir sur les marchés financiers ou les cryptomonnaies. Chacun reste seul responsable de ses décisions et doit, avant toute prise de position, évaluer sa situation personnelle, son niveau de risque acceptable et, si besoin, se tourner vers un professionnel agréé. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Précédent
Précédent

Pourquoi Bitcoin chute encore

Suivant
Suivant

Baleines Bitcoin vs ETF : qui est vraiment en train de faire plonger le marché ?