Bitcoin, banques centrales et nouvelle ère crypto : ce que personne ne t’explique clairement
Aujourd’hui, le Bitcoin est drivé par le marché traditionnel
la politique des banques centrales,
les décisions des gros fonds comme BlackRock et Vanguard,
le sentiment de peur ou d’euphorie des investisseurs,
et à un cadre réglementaire qui se durcit en Europe, mais s’ouvre ailleurs.
1. La fin du serrage de vis monétaire : un tournant pour les actifs risqués
Pendant plus de deux ans, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a retiré de la liquidité des marchés :
réduction massive de son bilan (QT – quantitative tightening),
jusqu’à 95 milliards de dollars par mois aspirés,
objectif : casser l’inflation post-Covid.
Début décembre, Jérôme Powell a mis fin à cette phase de QT.
Ça ne veut pas encore dire “argent magique illimité”, ni retour immédiat du QE…
Mais ça veut dire une chose :
- la pression structurelle à la baisse sur les actifs risqués commence à se relâcher.
En parallèle :
la Fed a déjà dû réinjecter autour de 13 milliards de dollars via des opérations de liquidité à court terme,
l’emploi ralentit (moins de créations de postes que prévu),
les marchés intègrent de plus en plus l’idée de baisses de taux à venir.
Tout ça, c’est le carburant de fond des futurs cycles sur :
les actions de croissance,
la tech,
et bien sûr… le Bitcoin.
2. Sentiment de marché : sortir de la panique… sans tomber dans l’euphorie
Côté crypto, on sort tout juste d’une séquence assez violente :
plusieurs semaines de baisse,
liquidations massives sur les dérivés,
un Crypto Fear & Greed Index en zone de peur extrême.
Depuis quelques jours :
Bitcoin est de retour autour des 90–95 000 $,
le sentiment remonte,
les indices de peur se détendent aussi bien côté crypto que côté bourse traditionnelle (S&P 500 proche de ses plus hauts).
En apparence, tout va mieux.
En réalité, on est dans une phase de transition :
moins de panique,
mais un marché toujours fragile,
et surtout un problème central : l’excès de levier.
Les grandes chutes de 2024–2025 n’ont pas été causées par “la mort du Bitcoin”,
mais par des traders sur-exposés, qui utilisaient trop de dette pour amplifier leurs positions.
3. Bitcoin n’est plus un jouet spéculatif : c’est devenu un actif macro
Longtemps, Bitcoin a été vu comme un truc de geeks ou de spéculateurs.
Ce temps est terminé.
3.1. Les géants de la finance ont changé de camp
Quelques exemples :
BlackRock :
son ETF Bitcoin est devenu un produit phare en termes de revenus,
les volumes sont colossaux,
et Larry Fink, qui parlait de “scam” en 2017, décrit aujourd’hui Bitcoin comme un actif stratégique.
Vanguard :
l’un des plus gros gérants au monde,
ouvre l’accès aux ETF Bitcoin à ses dizaines de millions de clients,
certaines recommandations tournent autour de quelques % du portefeuille en crypto.
JP Morgan et Wall Street :
Bitcoin est désormais utilisé comme indicateur de marché,
mis en avant dans des émissions financières classiques,
intégré dans les discussions macro comme un actif “normal”.
Ce n’est plus un marché dominé par des petits portefeuilles de particuliers :
- les flux institutionnels sont en train de redessiner le paysage.
3.2. Larry Fink : Bitcoin comme “actif de la peur”
Larry Fink résume aujourd’hui Bitcoin comme un actif utilisé par ceux qui :
se protègent contre l’insécurité géopolitique,
se protègent contre l’instabilité financière,
veulent se protéger de la dépréciation monétaire à long terme.
Il insiste sur un point que beaucoup refusent de voir :
les krachs récents ne viennent pas d’un problème de technologie ou d’adoption,
mais de positions sur-leviérisées.
Autrement dit :
“La technologie n’a pas changé.
Ce qui casse les prix, ce sont les excès des traders. ”
4. Quelle place donner au Bitcoin dans un portefeuille ?
C’est LA question que presque personne ne traite sérieusement.
Certains conseillers patrimoniaux parlent de 3 à 5 % de Bitcoin dans un patrimoine diversifié.
Beaucoup de particuliers montent à 20, 30, 50 %, voire plus… puis ne dorment plus quand le marché corrige.
Le vrai enjeu, ce n’est pas seulement :
“Est-ce que Bitcoin va à 200 000 $ ?”
C’est :
que se passe-t-il dans ta vie si ton allocation chute de 50 % ?
est-ce que tu peux tenir psychologiquement ?
est-ce que tu es obligé de vendre au pire moment parce que tu as mis trop gros ?
Bitcoin peut jouer trois rôles :
Actif de croissance à long terme
Actif de couverture contre certaines dérives monétaires
Actif de spéculation à court terme (mais là, il faut accepter la difficulté extrême du jeu)
Sans une taille de position adaptée, même la meilleure thèse d’investissement finit mal.
5. Les cycles de 4 ans ne suffisent plus à expliquer Bitcoin
On a tous entendu :
“Halving → bullrun → bear market → on recommence.”
Ce schéma a existé…
Mais aujourd’hui :
le bullrun actuel est plus long et plus complexe que celui de 2017,
une part croissante des BTC est immobilisée en ETF, trésoreries d’entreprises et cold storage,
le prix réagit de plus en plus à :
la macroéconomie,
les flux institutionnels,
les décisions de régulateurs.
Les cycles de 4 ans ne sont pas morts, mais ils sont dilués dans un contexte beaucoup plus large.
6. Régulation : les zones qui ouvrent… et celles qui se referment
6.1. États-Unis : vers un environnement plus “pro-marché” ?
Plusieurs signaux vont dans ce sens :
Fin prochaine du mandat de Jérôme Powell (début 2026).
Noms comme Kevin Hassett et Scott Bessent évoqués pour jouer un rôle central dans la future politique économique.
Profils plutôt favorables aux marchés, plus accommodants en matière de taux.
Côté SEC :
nouveau président plus ouvert à la crypto que Gary Gensler,
volonté affichée d’avancer sur un cadre crypto sans attendre le Congrès,
idée d’une “innovation exemption” : permettre aux projets sérieux de se développer avec davantage de visibilité juridique.
En clair :
- Les États-Unis pourraient redevenir un pôle majeur pour les projets crypto sérieux, avec un cadre lisible et une vraie place pour l’innovation.
6.2. Royaume-Uni : la crypto reconnue comme propriété
Le Royaume-Uni a franchi un pas important :
les cryptomonnaies sont reconnues comme une forme de propriété légale,
avec des droits de possession, transmission et récupération clairement définis.
Ce type de cadre rassure :
les fonds,
les banques,
les investisseurs institutionnels.
C’est exactement ce que recherchent des capitaux sérieux avant de s’exposer massivement à un secteur.
6.3. Europe / France : transparence totale et contrôle renforcé
En Europe, la dynamique est tout autre.
Avec DAC8 (à partir du 1ᵉʳ janvier 2026) :
toutes les plateformes crypto régulées en Europe devront transmettre automatiquement aux administrations fiscales :
les données de comptes,
l’historique des transactions.
En France, une nouvelle règle impose la déclaration systématique de tous les dons, même au sein de la famille.
On avance vers un modèle où chaque mouvement de valeur (euros, biens, et demain potentiellement actifs numériques) est :
tracé,
centralisé,
exploitable par l’administration.
Pour un investisseur crypto français, cela veut dire deux choses :
La fiscalité ne peut plus être prise à la légère.
La sécurité des données et le choix des plateformes deviennent des sujets stratégiques.
7. Ce qu’il faut retenir – et pourquoi tu dois suivre ça de près
Si je devais résumer en une phrase :
On n’est plus dans un simple “bullrun de plus”.
On est en train de passer dans une nouvelle ère pour Bitcoin et la crypto.
La Fed et les autres banques centrales sortent progressivement du mode “gros frein d’urgence”.
Les géants de la finance embrassent Bitcoin, après l’avoir critiqué pendant des années.
Les cycles de 4 ans ne suffisent plus : la macro, la régulation et les flux institutionnels sont au cœur du jeu.
La régulation se durcit fortement en Europe, pendant que d’autres zones ouvrent la porte.
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